Nouvelle exposition au Musée Macma.
Quel fil conducteur entre la vision des orientalistes éblouis par les couleurs du Maroc et leur « héritiers » marocains, qui se sont imprégnés d’un art pour eux méconnu mais qui l’ont largement assimilé, jusqu’à s’en affranchir ?
Ligne du temps certainement, mais perceptions et émotions différentes devant des scènes et sujets similaires (d’un côté le spectacle de l’Orient, de l’autre une sublimation de sa réalité vécue), techniques dialoguant entre l’art de la perspective et la connaissance des pigments aux couleurs franches. Entre les Orientalistes et les figuratifs marocains (des premiers, : M. Ben Ali R’Bati « coaché » par Lord John Lavery, Miloud par Majorelle, Hassan El Glaoui soutenu par Winston Churchill) aux contemporains, qu’ils soient autodidactes, formés à l’Ecole d’’art de Tétouan, puis de Casablanca, la fascination reste intacte devant les mêmes scènes, les mêmes expressions.
Il suffit, pour s’en convaincre, de regarder la végétation luxuriante de Ahmed Louardiri, ou celle organique d’un Yamou, les toitures lumineuses de Mohamed Hamri, les paysannes sensuelles de Khalid Chakour, les cavalcades foisonnantes de Ahmed Balili, les profils sur tatoués de Saad Ben Chaffaj, ou les bouquets exubérants de Amina Benbouchta.
A travers des thèmes éternels, le mondes des hommes, les rues et souks, les paysages et architectures de traditions, l’univers féminin, entre peintres spectateurs d’hier et artistes interprètes d’aujourd’hui, laissez-vous guider dans une vision du Maroc qui a sans doute évolué, mais n’a jamais perdu ni sa beauté inspirante ni sa sincérité.